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Traduction et événement, poétique et politique de la traduction

La tra­duc­tion favo­rise la com­pré­hen­sion entre les peu­ples et la coo­pé­ra­tion entre les nations », lit-on dans les actes de la confé­rence de Nairobi orga­ni­sée par l’Unesco en 1976. On se figure volon­tiers la tra­duc­tion comme un pont per­met­tant de passer d’une « langue source » à une « langue cible » comme on se rend d’une rive « de départ » à la rive « d’arri­vée ». Conciliatrice en appa­rence, cette repré­sen­ta­tion ne risque-t-elle pas de favo­ri­ser l’ins­tru­men­ta­li­sa­tion iden­ti­taire des lan­gues ? La tra­duc­tion est-elle un moyen de bâtir des ren­contres ou de sécu­ri­ser des fron­tiè­res ? Dans un contexte de « débat » sur un réta­blis­se­ment des fron­tiè­res euro­péen­nes, il y a une cer­taine forme d’urgence à modi­fier la repré­sen­ta­tion de l’acte de tra­duire. Aucune tra­duc­tion ne se réduit au pas­sage d’une langue source à une langue cible, car aucune « langue » n’est une entité stable et indi­vi­si­ble. À partir de là, un examen concret des textes est néces­saire pour affi­ner la théo­rie par l’expé­rience. Seule une pensée pra­ti­que est à même de rendre compte de l’événement qu’est la tra­duc­tion.

L’ensem­ble pré­senté ici aux lec­teurs est issu des tra­vaux qui ont été menés au Centre d’études et de recher­ches com­pa­rées sur la créa­tion de l’École nor­male supé­rieure de Lyon, et en par­ti­cu­lier de deux séries de ren­contres inter­ro­geant la tra­duc­tion dans sa dimen­sion sub­ver­sive de mise en crise des iden­ti­tés et des dépla­ce­ments, consi­dé­rant par là que les phé­no­mè­nes d’immi­grance et d’émigrance pro­pres au geste de tra­duire deman­daient une ana­lyse poli­ti­que, en par­ti­cu­lier à l’époque contem­po­raine.

Table des matiè­res

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Collection "Échanges Littéraires" chez Hermann

Pour aller plus loin :

- L’Absolu com­paré, lit­té­ra­ture et tra­duc­tion

- Traduire-écrire, cultu­res, poé­ti­ques, anthro­po­lo­gie, ouvrage col­lec­tif édité par Arnaud Bernadet et Philippe Payen de la Garanderie, col­lec­tion Signes, dirigé par Eric Dayre.

- Les Intraduisibles - Unübersetzbarkeiten - Sprachen, Literaturen, Medien, Kulturen - Langues, Littératures, Médias, Cultures.

- Cosmopolitisme et guerre froide Aragon, Landolfi, Nabokov, tra­duc­teurs de Pouchkine, Stanislas Gauthier.

- Ouvrage col­lec­tif, D’après Flaubert, sous la direc­tion d’Eric Dayre et Florence Godeau, Kimé.

- La Parole impos­si­ble. Regards croi­sés autour de la tra­duc­tion de César Vallejo, Marina Tsvetaeva et Paul Celan, Laurence Breysse-Chanet, Ina Salazar, Roland Béhar

-  Sur l’auto-tra­­duc­­tion, Ilan Stavans, Hermann.