Sylvain Santi : "Ponge, Prigent : goût vs clinamen"
Vendredi 7 octobre 2011 (14 H 30 - 16 H 30), salle F 011 (Bâtiment Formation)
ENS de Lyon - Site Descartes Parvis René Descartes, 69007 Lyon (métro Debourg)
Dans « Lucrèce à la fenêtre », poème d’ouverture de Salut les anciens (P.O.L, 2000) à forte portée didactique, voire pédagogique, Christian Prigent donne la parole à un Lucrèce chargé d’élaborer une véritable théorie de la littérature dans le but de mieux interpeller les modernes contemporains quant à leur engagement politique et à l’effort théorique qu’ils consentent à fournir pour définir leur pratique de la littérature. Le but (à demi avoué) étant de préserver l’héritage des avant-gardes des années 70 (TXT en tête) de tout oubli trop rapide ou de critiques qui, parfois, n’ignorent pas une dimension réactionnaire. Apparaît ainsi un Lucrèce hybride qui, développant une théorie matérialiste de la littérature, mêle allégrement des passages du De natura rerum, qu’il commente et analyse le plus souvent, à des propositions tirées aussi bien de Ponge, Bataille, Artaud que de Derrida, Lacan, Kristeva, ou encore Mao. Dans un tel dispositif, Ponge occupe une place à part que nous nous proposons d’appréhender à partir des deux passages du poème où l’auteur du Parti pris apparaît nommément.
Christian Prigent, « Le texte et la mort » (1975), Ceux qui merd(r)ent (1991), Salut les anciens. Salut les modernes (P.O.L 2000)
Francis Ponge, « Le soleil placé en abîme »
Lucrèce, De natura rerum
Julia Kristeva, La Révolution du langage poétique.