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Mercredi 4 novembre 2015, ENS de Lyon : Classe de Maître de Philippe Beck

Mercredi 4 novembre 2015, ENS de Lyon : Classe de Maître de Philippe Beck, de 14 h à 16 h.

"Contre un Boileau, un art poé­ti­que"

La séance por­tera prin­ci­pa­le­ment sur le der­nier ouvrage de Philippe Beck. Contre un Boileau, Fayard, Paris, 2015.

Présentation : « Jamais la théo­rie ne fera pra­ti­quer. » « Il y a une idée dans ce qui est fait. » Contre un Boileau refait en prose l’art poé­ti­que enve­loppé dans des poèmes. C’est une théo­rie inté­rieure et expo­sée, « sen­ti­men­tale », qui voit des pos­si­bles moder­nes, rac­corde au bat­te­ment de l’époque pour com­pro­met­tre l’ordre des choses.

Répondant à une « com­mande phi­lo­so­phi­que », j’essaie de recons­ti­tuer le procès du poème et d’arti­cu­ler des notions indui­tes avec le temps. À défaut de pré­cep­tes purs, l’élaboration de la pensée dans le vers se dra­ma­tise en idées phra­sées auprès du poème. L’art poé­ti­que est un manuel où des noms sont des gestes futurs (Horace, un Boileau, La Fontaine, Kleist, Verlaine, un Ponge...) ; les cita­tions sui­vies, com­men­tées-cri­ti­quées, ana­ly­sées, pro­dui­sent des inter­val­les utiles à l’hori­zon du vers. Il faut dire pour­quoi le vers libre a des droits au dis­cours plutôt que le devoir de ne pas être un vers. Son utopie inté­resse chacun. Ce qui vient n’a pas eu lieu.

Un jan­sé­nisme expé­ri­men­tal sug­gère des inter­ven­tions dans la langue parlée. La poésie, non dis­ci­pli­naire, avoi­sine les proses cir­cu­lan­tes, qu’elle anime et déplace. Boileau est ici le prête-nom d’un mariage de Forme et d’Intellect, qui soumet la Forme à l’Intention au nom d’une « langue révé­rée » : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clai­re­ment/ Et les mots pour le dire arri­vent aisé­ment. » La danse du poème serait esclave de la marche de l’idée avant l’expres­sion. Mais l’oreille dit Non, et la gorge avec elle. Et le poème peut mar­cher : l’inten­tion est dehors.

Présentation de Philippe Beck

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