CERCC

Ryoko Sekiguchi - Photo de John Foley.

L’ENBA de Lyon et le Centre d’Etudes et de Recherches Comparées sur la Création (CERCC) de l’ENS de Lyon accueille­ront Ryoko Sekiguchi pour une master class de deux jour­nées.

Née en 1970 à Tokyo, Ryoko Sekiguchi publie son pre­mier livre de poésie Cassiopée Peca en 1993. Vivant à Paris depuis 1997, elle fait paraî­tre des tra­duc­tions puis des ver­sions fran­çai­ses de ses livres. Calque, puis Deux mar­chés, de nou­veau sont ainsi publiés aux éditions P.O.L en 2001 et 2005. A partir de 2003, Ryoko Sekiguchi écrit direc­te­ment en fran­çais, tout en conti­nuant à publier des livres de poésie comme des essais au Japon. Ses livres s’écrivent paral­lè­le­ment main­te­nant dans ces deux lan­gues : Héliotropes, P.O.L, 2005, s’ins­pi­rant de la forme poé­ti­que de la muwash­shah pra­ti­quée dans l’Andalousie arabe du Moyen Âge, déploie une réflexion sur les noms scien­ti­fi­ques des plan­tes et leur alté­rité irré­duc­ti­ble ; Adagio ma non troppo, Le bleu du ciel, 2007, est un par­cours urbain à partir de la cor­res­pon­dance amou­reuse de Pessoa ; Etudes vapeur suivi de Série Grenade, Le bleu du ciel, 2008, pro­pose un cir­cuit per­cep­tif du regard et de la sen­sa­tion. Cette « écriture double », selon l’expres­sion de Ryoko Sekiguchi, « répond tou­jours à une même volonté de ne pas créer un texte ori­gi­nal unique, mais plutôt un objet qui, reflé­tant la lumière, pro­dui­rait deux ombres de formes dif­fé­ren­tes mais pro­ve­nant toutes deux direc­te­ment de l’objet ». Par ailleurs, Ryoko Sekiguchi est tra­duc­trice. Du japo­nais, elle tra­duit des poètes, prin­ci­pa­le­ment Gôzô Yoshimasu : The Other Voice, Caedere, 2002, et Ex-voto, a thou­sand steps and more, Les Petits Matins, 2009 ; ainsi que la roman­cière Yoko Tawada, Train de nuit avec sus­pects, tra­duit en col­la­bo­ra­tion avec Bernard Banoun, Verdier, 2005. Elle est aussi tra­duc­trice en fran­çais, seule ou en binôme, de mangas. Elle tra­duit par ailleurs, en japo­nais, des romans de Jean Echenoz et d’Atiq Rahimi, et la poésie d’Anne Portugal et de Pierre Alferi. Elle mène de nom­breux tra­vaux en col­la­bo­ra­tion ainsi avec Christian Boltanski et le com­po­si­teur Frank Krawczyk pour la Biennale de Lyon de 2003, avec la pho­to­gra­phe Suzanne Doppelt, Le Monde est rond, Créaphis, 2004. Plus récem­ment, elle a prêté sa voix aux com­po­si­tions de musi­que électronique de Rainier Lericolais, tra­vaillé à plu­sieurs pro­jets avec les artis­tes-plas­ti­ciens bré­si­liens Angela Detanico et Rafael Lain, notam­ment pour une expo­si­tion à la Galerie Martine Aboucaya à Paris en 2010, et elle amorce un nou­veau tra­vail avec le musi­cien-com­po­si­teur Eddie Ladoire. Traversé par une cer­taine manière d’être « à deux », qu’il s’agisse des lan­gues, de deux ver­sions ori­gi­na­les, de tra­duc­tions dans les deux sens ou de col­la­bo­ra­tions entre deux domai­nes de la créa­tion, la poésie de Ryoko Sekiguchi cher­che à insé­rer dans le texte la voix d’un autre, d’une voix autre. Chacun de ses livres est une réflexion sur le tra­vail de la tra­duc­tion comme pos­si­ble pra­ti­que de la poésie.