coll.part. Photographie : Philippe Poncet
Nous avons la grande tristesse d’apprendre le décès du photographe Philippe Poncet. Philippe nous avait, entre autres, permis de découvrir la version française du grand ouvrage de Fox Talbot, The Pencil of Nature.
Philippe Poncet était né en 1963, il avait été formé à la photographie professionnelle tout en poursuivant dans le même temps des études de philosophie sous la direction de Jean-Maurice Monnoyer, traduisant et présentant l’ouvrage d’Henri Fox Talbot sur la photographie : The Pencil of Nature. Il avait été Lauréat de l’Agfa European Portrait Award en 1998.
Son travail photographique est publié aux Éditions Cent Pages : Aiguille du Midi 3842 mètres, 1997 / Le Villaret, 1998 / L¹Obiou, 2000 / Mises à plat, 2001 / Vu(es) du sentier, 2002 / Les bordures du Trièves, 2002 / Tout va bien, 2003 / Intérieurs, 2004 / Bien orienté, 2006 / Les filles du bord de mer, 2006 / La mer etc, 2008 / A l¹italienne ; Bécon-les-Bicêtres, 2008 / Truth and Truthmakers, 2008 / A l¹algérienne, 2009 / Je veux nager ; Interlude, 2010.
Il avait publié aux Éditions de l’Amateur Vilo, la préface de l’ouvrage William Henri Fox Talbot, en 2003, ainsi que la préface d’Alpinisme et photographie 1870-1940 en 2006. Il publiait également son travail dans des revues et magazines : Le Monde 2, Qantara (revue de l’Institut du monde arabe). Il est présent dans les Collections publiques de la Bibliothèque nationale de France, de l¹Artothèque d¹Annecy et de l’Artothèque de Grenoble.
Il était venu à l’ENS de Lyon en 2010 pour présenter son travail dans une Master Class accompagnant une exposition de ses photographies. Cela avait été un grand moment. Tout simplement. Voici, en bien faible hommage, le texte qui accompagnait cette exposition :
L’exposition Pataquès generale nous présente un genre de rétrospective de son travail, augmenté d’une série inédite : La disparision. A partir des dépliants contenus par la boîte noire Pataquès, qui nous renvoie à la simple origine de la photographie, seront tirées et déployées sur les murs de la galerie « La Librairie » de l’ENS, des photographies dans des formats variables. Manière d’interroger le travail d’émergence générale ou/et de distinction singulative de la photographie : « Dans l’esthétique de la photographie, on peut, en gros, distinguer trois approches dans la manière de montrer le réel, trois attitudes esthétiques pour présenter le sujet de la photo. Pour la première approche, la plus commune, il y a dans la photo un sujet principal inclus dans une scène visuelle dont il fait partie et se détache à la fois. On se concentre ici sur deux autres approches, divergentes, que l’on juxtapose : pour l’une, la photo présente un objet manifeste sur lequel l’attention est, en l¹absence de tout autre concurrent, forcément dirigée ; pour l’autre, on se trouvera en présence d¹une scène visuelle dans laquelle aucun objet, au sens strict n’est émergeant, le sujet de la perception, et le sujet esthétique étant l’ensemble de la scène visuelle, autrement dit la somme de ses parties."
Eric Dayre