Béatrice Bonhomme vient de recevoir le Prix Mallarmé 2023 pour son recueil Monde, Genoux couronnés, éd. Collodion, 2022.
Bio-Bibliographie de Béatrice Bonhomme :
Béatrice Bonhomme, professeure à l’Université Côte d’Azur, est poète, critique littéraire et directrice de revue.
Elle a fondé en 1994 la Revue Nu(e), revue de poésie et d’art qui a consacré 81 numéros à la poésie contemporaine et paraît désormais en ligne sur POESIBAO.
Elle dirige La Société des lecteurs de Pierre Jean Jouve.
Dans le cadre du centre culturel de Cerisy, où elle a dirigé plusieurs colloques, elle a édité de nombreux ouvrages et publié plusieurs études et articles sur la poésie moderne et contemporaine.
Un livre sur l’œuvre poétique de Béatrice Bonhomme Le mot, la mort, l’amour chez Peter Lang est paru en 2012. Deux revues Poésie-sur-Seine et Coup de soleil lui ont été consacrées (2020-21).
Le prix Léopold Sédar Senghor lui a été décerné en 2016 par le Cénacle Européen – sa recherche ayant contribué à la reconnaissance de la poésie contemporaine – et, en juin 2019, le Prix Vénus Khoury-Ghata pour son livre Dialogue avec l’Anonyme.
Derniers livres de poèmes parus : Les Boxeurs de l’absurde (2019), Proses écorchées au fil noir (2020) et Monde, genoux couronnés, (2022) qui a reçu le Prix Mallarmé en 2023.
Présentation du recueil Monde, Genoux couronnés par la poète :
J’ai édifié huit chants, huit séquences car j’aime la perfection du chiffre 8, dont on peut vérifier l’harmonie octogonale dans certains monuments. L’idée est celle d’une architecture avec une dimension chiffrée qui va vers l’être que nous portons en nous.
Pour y arriver, il y a deux initiatrices, deux figures tutélaires féminines, juste après une séquence introductive sur le lien au monde : « Devenir d’arbre », la grand-mère intervient qui donne la couture, la broderie, le tissage des mots : « Le Cœur de la brodeuse », et la mère en avant-dernière position dans le recueil, qui donne la fascination pour la lecture : « Le Matin des mots ». Puis à la fin du recueil l’être intérieur qui nous attend dans sa lumière et sa nudité.
Dans l’intervalle, ce que j’essaie d’exprimer, c’est la relation au monde, la porosité à tous les règnes de la nature. Le lien au cosmos, à tous les êtres les plus humbles, les plus minuscules, cette place essentielle de liberté dans une affirmation d’un monde pas seulement dominé par l’humanité, mais respectueux et sensible à toutes les formes de vie.
Cette partie résiste à une forme de pensée qui a fait la démonstration de son danger foncier pour le monde et par contrecoup pour l’homme. Elle résonne avec le titre qui évoque un monde asservi et mis à terre, genoux en terre, comme un cheval aux genoux couronnés et que l’on va abattre (le terme « couronnés » faisant allusion également aux années du corona virus et à ce qui va vers la contagion, l’épidémie et la guerre.)
Puis j’évoque l’ouverture à l’autre avec ses difficultés, ses ombres mais aussi ses lumières. C’est sur terme de « lumière » que s’achève le recueil après un parcours à travers l’être au monde.
Béatrice Bonhomme, juin 2023.