Cycle ouvert et permanent de poésie du monde hispanique, III « Poesía viva » fait partie des manifestations du programme International Poetry at ENSL. Avec : Ana Maria MOIX et Ana BECCIU
le 12 mai 2011 Cycle de poésie espagnole 17h30 Lieu(x) : ENS de Lyon - Site René Descartes - 15 parvis René Descartes - Lyon 7èmeSalle Dutilleux (F14)
Ana Maria MOIX et Ana BECCIU sont à l’honneur de cette journée. Ouverture musicale par le pianiste Jean-Baptiste Mathulin : Isaac Albéniz, Evocacion et El Albaicín, de la suite Iberia.
Lectures de poèmes par les poètes elles-mêmes avec leur traduction en français lue par Aude Astier, comédienne.
Les lectures seront ponctuées d’improvisations musicales réalisées par Nicolas Nageotte, clarinettes, saxophones, balaban, zurna, tuyaux.
Colloque Robert Morris.
Marie Gautheron, à propos de Robert Morris :
Willam Carlos Williams, symposium 2007.
Modernisme et illisibilité. Colloque international dans le cadre du Centre d’Etudes Poétiques de l’ENS de Lyon, 23-25 octobre 2008.
L’objet du colloque international « Modernisme et illisibilité » sera d’interroger un mouvement littéraire majeur, le modernisme anglo-saxon, du point de vue d’un de ses effets aussi évidents qu’habituellement passés sous silence : l’illisible. Le modernisme sera considéré à partir de certains de ses textes réputés et reconnus pour leur résistance. Un grand nombre de textes modernistes que l’on pourrait qualifier de « limite » se trouvent relever de facto de la catégorie de l’illisible. Ces textes que l’histoire littéraire a retenus et canonisés posent, pour des raisons différentes, selon des modalités et des procédures singulières qui méritent d’être décrites et étudiées, des problèmes de lecture, problèmes de déchiffrage aussi bien que problèmes de compréhension, qui diffèrent et déplacent la question de l’interprétation. Du Finnegans Wake (James Joyce) au The Making of Americans (Gertrude Stein), en passant par The Waves (Virginia Woolf), certains Cantos (Ezra Pound), ou encore Molloy de Samuel Beckett, de nombreux textes canoniques du modernisme résistent à la lecture, se dérobent à la possibilité d’être articulés et commentés. Le paradoxe qui veut que nombre des plus grands textes modernistes soient à la limite de l’illisibilité mérite d’être exploré et déconstruit ; la question de la relation entre modernisme et illisibilité vaut d’être posée car elle n’est ni anecdotique ni indifférente. Plus qu’une dérive esthétisante, l’illisible peut être envisagé comme le fait et l’effet de poétiques plurielles, l’indice d’une mise en crise du sens, la signature d’un mouvement littéraire dont l’unité fait par ailleurs problème. Les textes à la limite de la lisibilité se rencontrent à toutes les époques et dans toutes les littératures, mais devant l’intensité et l’insistance de l’illisibilité moderniste, on pourra se demander dans quelle mesure celle-ci se constitue comme moment historique à part entière dans la littérature anglo-saxonne. On n’exclura pas pour autant une lecture critique de cette dernière hypothèse, qui en même temps qu’elle participe à l’élaboration du grand récit moderniste, entérine de fait une conception polémique de l’histoire littéraire comme succession de ruptures repérables à l’émergence de paradigmes radicalement nouveaux, tel, précisément, celui de l’illisible, à travers lequel les écritures modernistes interrogent la littérarité sous l’angle de la littéralité et mettent la littérature comme pratique aussi bien que comme institution historique au défi de s’expliquer, de rendre compte de ses procès et de ses croyances tacites et implicites, à déconstruire ce qu’écrire et lire veulent dire.
Qu’en est-il de la déroute de la signification, de la mise en échec du vouloir-dire qu’ils mettent en oeuvre ? La question du sens, de la signification et de son autre, se profile derrière l’obstacle fait à la lecture. Face au mur littéral, à l’avalanche référentielle, le lecteur est mis en échec. Sa compétence « naturelle » est mise à mal. Ces procédures complexes de mise en échec de la lecture méritent d’être analysées. Babélisée, défigurée, épuisée, la langue est mise à rude épreuve. On pourra interroger la nature des transgressions dont ces textes modernistes procèdent, se demander à quoi exactement ils renoncent, à quoi au juste ils s’autorisent. L’illisible, qui n’est pas un mais multiple et singulier, pourra être utilement distingué de l’obscur, de l’énigmatique, voire de l’hermétique. On pourra interroger la dimension d’impossibilité que de telles productions littéraires impliquent du point de vue de l’écriture, examiner l’illisible du point de vue du scriptible. La question de l’ennui ou la jouissance qu’elles procurent pourra être légitimement examinée. Les études pourront s’intéresser aux modalités particulières, aux stratégies de l’illisibilité à l’oeuvre dans des textes singuliers ou porter sur des questions de poétique générale relevant de l’illisible, esthétique de la lecture et critique de la réception. Les lectures critiques de textes hermétiques pourront également être évoquées. Les réponses et les positionnements de la critique, y compris celle du déni du caractère illisible de textes aux confins du déchiffrable et du compréhensible, pourront être notamment examinées. Le colloque international « Modernisme et illisibilité » qui se déroulera sur trois journées se tiendra du 23 au 25 octobre 2008 dans le cadre du Centre d’Etudes Poétiques (ENS LSH / Lyon 2). Les propositions de communication sont à faire parvenir avant le 15 avril 2008 à Isabelle Alfandary (isabelle.alfandary@free.fr), Axel Nesme (Axel.Nesme@univ-lyon2.fr), Lacy Rumsey (lrumsey@ens-lsh.fr).
Responsables : Isabelle Alfandary, Axel Nesme, Lacy Rumsey
Url de référence : http://www.saes.fr
Crédit iconographique©Asja Saüler