CERCC
 

18-20 novembre 2024. Master class de Dominique Marchais.

Dominique Marchais (prix Jean Vigo 2023 pour La Rivière) à l’occasion de sa Masterclass "Round River" qui se tiendra 18 au 20 novembre.

Cette master class, enca­drée par Dominique Marchais, inti­tu­lée « Round River », per­met­tra de réflé­chir avec Aldo Leopold, le fores­tier et écrivain amé­ri­cain, à partir de deux textes : Round river et Conservation (recueil La Terre comme com­mu­nauté, éditions Wildproject). Il s’agira d’essayer de com­pren­dre ce que Leopold entend par « round river » et par « goût raf­finé pour les objets natu­rels » en obser­vant un objet natu­rel par­ti­cu­lier, celui qui se trouve à quel­ques enca­blu­res de l’école, le confluent du Rhône et de la Saône. Un confluent aide à com­pren­dre ce qu’est un bassin ver­sant, mieux sans doute que la source ou l’embou­chure car le réseau hydro­gra­phi­que, que l’on visua­lise d’habi­tude en regar­dant une carte, s’offre ici au regard, sans média­tion. L’obser­va­tion du confluent et l’effort pour le repré­sen­ter nous aide­ront cer­tai­ne­ment à mieux com­pren­dre les expres­sions de Leopold, car il était un homme de ter­rain et ses notions abs­trai­tes sont tou­jours issues de son expé­rience pro­fes­sion­nelle des milieux natu­rels – et aussi parce l’effort, la pru­dence, le doute, l’obser­va­tion atten­tive par­ti­ci­pent, me semble-t-il, de ce « goût raf­finé » dont Leopold aime­rait qu’il se géné­ra­lise.

La mas­ter­class sera accom­pa­gnée de deux soi­rées de pro­jec­tion, publi­ques :

Le 18/11 à 20h : Pour la suite du monde de Pierre Perrault et Michel Brault (Canada, 1963), pré­cédé d’un pot d’accueil à 19h. Documentaire poé­ti­que et eth­no­gra­phi­que sur la vie des habi­tants de l’Isle-aux-Coudres, leur langue, et la légen­daire pêche au mar­souin. Abandonnée depuis trente-huit ans, la tech­ni­que de pêche ances­trale est recons­ti­tuée pour le film par les habi­tants.

Le 20/11 à 18h : Restitution des tra­vaux de l’ate­lier suivie de La Ligne de par­tage des eaux de Dominique Marchais (2013)

« Le film est ins­crit dans le péri­mè­tre du bassin ver­sant de la Loire, de la source d’un de ses affluents dans le Massif Central, jusqu’à l’estuaire. Le bassin ver­sant, et non pas le fleuve Loire ! C’est-à-dire le plan incli­née vers la mer, la tota­lité de l’espace irri­gué, pas seu­le­ment le trait de la rivière. C’est-à-dire les zones d’acti­vi­tés et les zones humi­des, les fossés et les auto­rou­tes, les salles de réu­nions et les chan­tiers. Car l’eau est par­tout, dans les sols, dans les nappes, dans l’air. Partout cir­cu­lant, s’infil­trant, s’évaporant, par­tout se méta­mor­pho­sant et par­tout reliant les ter­ri­toi­res entre eux, dési­gnant leur inter­dé­pen­dance, nous fai­sant rêver à leur soli­da­rité. La ligne de par­tage des eaux n’est donc pas seu­le­ment cette ligne géo­gra­phi­que qui sépare des bas­sins ver­sants mais elle est aussi la ligne poli­ti­que qui relie des indi­vi­dus et des grou­pes qui ont quel­que chose en par­tage : de l’eau, un ter­ri­toire, un pay­sage. Une com­mu­nauté en somme, qui en se mirant dans ces eaux en cir­cu­la­tion, ne peut que s’inter­ro­ger sur sa propre agi­ta­tion — et ce qu’il en res­tera. » Dominique Marchais