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mercredi 29 février 2012 à 18h30
Salle Kantor ENS (Ecole Normale Supérieure) 15, Parvis René Descartes 69007 Lyon (sur l’avenue Jean Jaures) Tel 06 21 11 22 54 métro Debourg
entrée libre
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La Scène Poétique est un cycle de poésie parlée proposé par Patrick Dubost en collaboration avec le Centre d’Études et de Recherches Comparées sur la Création dirigé par Eric Dayre et avec les Affaires Culturelles de l’ENS
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Sandra Moussempès est née à Paris. Elle a aussi résidé à Londres et vit actuellement dans le Gard. Elle a publié sept ouvrages et a été pensionnaire de la Villa Médicis en 1996 puis lauréate de la Villa Kujoyama en 1999. Parallèlement à son travail d’écriture, elle pratique le chant (improvisation et musique électronique) et réalise des pièces vocales. Elle a notamment collaboré au dernier album du groupe The Wolfgang Press, sorti sur le label 4AD. Elle développe actuellement un travail d’audio-poèmes avec la performance sonore et poétique "Beauty Sitcom" ; ce travail est une mise en espace sonore de ses poèmes lus et de sa voix chantée puis stratifiée.
Dernières publications : Acrobaties dessinées + CD de la performance Beauty Sitcom, à paraître aux Editions de l’Attente, mars 2012 Photogénie des ombres peintes, Flammarion, coll. Poésie, 2009, 2010, Prix Hercule de Paris 2010. Biographie des idylles, Editions de l’Attente, 2008. Captures, Collection Poésie/Editions Flammarion, 2004. Vestiges de fillette, Collection Poésie/Editions Flammarion, 1997.
A propos de Photogénie des ombres peintes : « Celui-ci ne peut être résumé tant la palette d’impressions, de sentiments, de perceptions, de réflexions mise en œuvre par Sandra Moussempès donne lieu à des variations, des prototypes, des rythmes inventifs où se déploient subtilement et non sans élégance un lexique et une syntaxe maîtrisés (utilisation variée des interrogatives par ex.), ce qui contribue grandement au feuilletage des registres et au jeu polysémique qui caractérisent ce livre. Ecrire seulement qu’entre la dédicace au fils et la présence tutélaire du père trop vite disparu, sont évoqués les épisodes d’une histoire d’amour dont les mots sont des traces prenant place dans le réel, l’imaginaire, voire le symbolique. » Jean-Marc Baillieu, Sitaudis.com
Jean Lewinski écrit aussi, dans les Cahiers critiques de Poésie : « Une des choses que l’on comprend à force de lire : les auteurs importants ne sont pas secrets. Ils sont là, ne se cachent pas, ils ne cachent rien non plus, ils disent tout, ils cherchent même parfois à nous aider à les suivre (...) Sandra Moussempès vous sidère, vous scotche sur place, vous voilà immobilisés, pieds au plafond et sans trucage (...) Depuis 1994, Sandra nous avertit. Il faudra courir et courir ne servira à rien. Sans relâche elle décrit ce monde de frôlements et d’évitements, de procédure et d’absence, de passages secrets et de tentatives d’évasion. »
Annie Zadek est née à Lyon où elle a suivi des études de philosophie dans le but exclusif de devenir écrivain. Elle a vécu et travaillé dans cette ville jusqu’à son installation dans une friche industrielle du Parc naturel régional du Pilat où son engagement en faveur de la littérature de création comme son militantisme pour un statut professionnel des écrivains ont tenté − entre tentation et tentatives − de s’inscrire... Tout livre d’Annie Zadek entretient une relation forte avec l’oralité : lectures publiques, théâtre, radio, vidéo, "film parlé"... Il reste encore à ses textes d’entrer dans la composition d’oeuvres musicales contemporaines.
Dernières publications : Souffrir mille morts, Fondre en larmes, éditions de l’URDLA ; Villeurbanne, 2004 Douleur au membre fantôme (Figures de Woyzeck), éditions Les Solitaires Intempestifs, 2004 Vivant, éditions Les Solitaires Intempestifs, 2008 (réédition Fourbis, 1998) Vues de l’esprit (Entretiens et petits écrits), éditions La Passe du vent, 2009 Phantomschmerz/Douleur au membre fantôme, éditions Jutta Legueil, 2010 (bilingue allemand-français) Textes dans les anthologies : Esquive – Escale – Esquille Jean Lewinski. Anthologie de poésie française contemporaine bilingue français-chinois ; Laureate Book, Taïwan, 2006 Textes dans les revues : Action Poétique, If Sérigraphies : Vues de l’esprit, éditions J.P. Huguet, 2004 À paraître : Nécessaire et urgent, éditions Băzăr, mai 2012 (pour l’écriture duquel elle a bénéficié d’une aide à la résidence de la Région Rhône-Alpes au Centre d’art contemporain du mouvement et de la voix de la Ville de Bruxelles).
Quelques extraits de Vues de l’esprit : DURÉE Cinq à huit années sur chaque livre. Ou plus, qu’importe. La durée est un matériau de mon écriture. La durée et les modifications qu’elle apporte. Je vis avec ce livre comme je vis avec cet homme. Avec celui-là, j’ai écrit tel et tel livre. Avec celui-ci, celui-là. Avec cet autre, le dernier et, probablement, le prochain. Nous vivons ensemble, mon livre et moi. LANGUE MATERNELLE Mes parents se parlaient en yiddish et en polonais. À moi, ils parlaient en FLE (« français langue étrangère »), le français des banquiers juifs de Balzac : « Fus êdes cholie... Gomme fus êdes grielle !... Dennez, fus êdes eine incrade ! » (le Baron de Nucingen dans Splendeurs et misère des courtisanes). Ainsi, la langue française n’est pas, à proprement parler, ma langue maternelle : ce n’est pas un héritage, un legs, une évidence. C’est plutôt un trésor de guerre dont la possession et l’usage me sont, toujours, vaguement incertains. PAROLES J’écris des paroles. Je m’adresse. Au lecteur. Au spectateur. À l’auditeur. Je leur parle de front. J’essaie de leur faire face. QUESTION Mes textes commencent souvent par une question : « C’était quoi cet endroit avant ? » (Roi de la valse) « Quand, quand exactement ? » (La Condition des soies) « Et les oreilles ? » (Vivant) Il me faut au moins ça pour me tirer du bienheureux silence. Pour le rompre. Pour le briser. (Tâcher que ce ne soit pas pour rien !)
Pour en savoir plus sur la Scène Poétique (son historique)