Orient-Littératures 2012-2013
Gilles Ladkany, Rania Samara, Maher el Munajjed et Marie-Thérèse Oliver-Saïdi
Avec la participation de Michèle Baussant, Elena Vezzadini, Philippe Bourmaud et Cécile Boëx (sous réserve) Orient : langue et littérature Échanges littéraires et culturels dans le monde arabe et méditerranéen Poétique comparée, échanges, traduction.
Ce séminaire se compose de deux volets : le premier placé sous la responsabilité de Rania Samara est un atelier de travail sur la traduction. Il s’agit d’étudier comment la traduction des textes arabes fondamentaux ont forgé une vision de la culture et de la civilisation arabes, en un mot du monde arabe, en France et plus largement en Méditerranée. Il portera également sur les techniques et apprentissages ainsi que sur l’acquisition des compétences de traduction (une fois par mois le 4e jeudi du mois de 15h à 17h). Le deuxième volet sera littéraire et concernera à la fois le regard critique porté par la littérature arabe sur sa société et sur les sociétés étrangères tout au long de son histoire. Il y a une cohésion entre ces deux volets puisque l’effort de la traduction entrepris de l’arabe au français a permis de mieux cerner cette réflexion critique de la littérature sur sa société préparant les bouleversements à venir . Ce séminaire sera sous la responsabilité de Maher Al Munajjed, Gilles Ladkany et Marie-Thérèse Oliver Saïdi (une fois par mois, le 2e jeudi du mois de 15h à 17h).
Argumentaire
Volet 1 : ce volet dirigé par Rania Samara sur la traduction des œuvres contemporaines arabes en français sera adressé dans les plus brefs délais.
Volet 2. Qu’ils soient géographes, historiens, voyageurs, hommes de lettres, polygraphes ou encore philosophes, les auteurs arabes ont porté, depuis la période de l’islam classique, un regard sur « l’Autre ». Ce regard est empreint soit de curiosité et d’intérêt intellectuel, soit d’intérêt politique et chargé de sympathie ou bien de rejet. Chaque œuvre nous apporte la part de l’Autre, un autre qui peut être d’affiliation religieuse ou d’origine ethnique différentes (turque, ottomane, persane, africaine, occidentale, mongole…). Ce jugement porté sur l’Autre se renouvellera lors de la période de la « Nahda / renaissance », en particulier depuis « Tahtawi ». Cette génération tentera de puiser auprès des sociétés occidentales un apport culturel respectant l’autre mais elle restera néanmoins toujours attachée à un sentiment d’identité et de spécificité arabes. Le paradoxe réside en ce que ce mouvement envers l’autre s’est constamment accompagné d’un intense travail d’échange, de symbiose et parfois de métissage de l’Andalousie à la Grèce, à la Perse et à l’Inde. Le Moyen-Orient, le Maghreb et toute la Méditerranée furent le creuset de ces rencontres. Le monde arabe et méditerranéen serait-il donc le cœur d’un monde à la recherche d’une renaissance plus humaine et harmonieuse ? La Méditerranée reste porteuse de valeurs culturelles, riche de potentialités humaines, d’éléments à la fois contradictoires et complémentaires. Ce sont les conditions de ces échanges que nous nous proposons d’examiner à l’occasion de ce séminaire interdisciplinaire « Orient Littératures », où l’accent portera à la fois sur les enjeux théoriques et sur les questions de méthode propres aux études de réception et d’intertextualité. Il nous appartiendra de démêler jusqu’à la période contemporaine l’écheveau d’une culture complexe où l’appréhension de la culture de l’autre peut jouer un rôle dynamique dans la littérature arabe comme dans les arts orientaux. La littérature francophone du Maghreb est un point fort de cet « amour bilingue » (voire multilingue) propre à cette appartenance culturelle multiple et ambiguë. La notion de l’échange peut-elle s’appliquer aux littératures arabes qui sont le produit de nombreux croisements, d’échanges interculturels ? Et ce, même si ces littératures arabes ont toujours jalousement tenu à conserver leur singularité, leur identité et leur pureté, issues de la littérature classique et des textes sacrés qui l’ont marquée de son sceau jusqu’à nos jours. Notre objet de recherche sera avant tout les littératures arabes, aussi bien classiques que contemporaines, des poètes préislamiques aux jeunes écrivains qui ont préparé les révolutions arabes, à l’école de la révolte de leurs maîtres des années 1960-1990. De manière complémentaire, une attention sera également portée aux arts orientaux.
– Mots clés : littératures arabes, échanges culturels, mouvements sociaux, arts orientaux Apprentissage, langue, réflexion sur la traduction – Aires culturelles : monde arabe et méditerranéen – Suivi et validation pour le master : 2 séminaires par mois, 2h chacun sur 2 semestres soit 40h (journées d’étude comprises). – Argumentaire rédigé par : Gilles Ladkany, Maher Al Munajjed, Marie-Thérèse Oliver-Saïdi, avec la participation de Michèle Baussant.