La Scène Poétique cycle de poésie parlée
mercredi 8 avril 2015
Salle Kantor de l’ENS Lyon
15 parvis Descartes, sur l’avenue Jean Jaures métro Debourg
18h30
Nuno Júdice et Jacques Ancet
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Soirée précédée d’une master class autour de Nuno Júdice, organisée par Vincent Zonca, Doctorant au CERCC, avec l’appui du Département des Lettres de l’ENS et de la Région Rhône Alpes.
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Nuno Júdice est né en Algarve, petite région de l’extrême-sud du Portugal, en 1949. Auteur d’une oeuvre dense, romanesque, théâtrale et surtout poétique (une trentaine de recueils), également essayiste, traducteur des littératures hispanophone (Neruda), anglaise (Dickinson) et française (Molière, Corneille) et critique reconnu (il dirige la revue Colóquio/Letras depuis 2008), il est actuellement professeur de Littérature comparée à l’Université Nouvelle de Lisbonne. Considéré comme l’une des voix majeures de la poésie portugaise contemporaine, il vient de recevoir, en 2013, le prestigieux Prix Reina Sofía de poésie ibéro-américaine en Espagne, puis, en 2015, le 9e Prix International de Poésie Argana au Maroc. Son oeuvre est traduite dans plus de quinze langues et de vingt pays, en particulier en France, dont il connaît bien la langue et la littérature (il fut conseiller culturel à l’Ambassade du Portugal et directeur du Centre culturel de l’Institut Camões de Paris). Comme celle d’Al Berto, elle fit l’objet, très tôt, d’un intérêt éditorial spécifique, notamment sous l’impulsion de Michel Chandeigne. Il est, en 1996, le deuxième auteur portugais à être publié dans la collection « Poésie » des éditions Gallimard, après Fernando Pessoa. Son écriture fragmentaire, corporelle, ancrée dans la matière et le parler du quotidien et des « choses simples », est doucement élégiaque et radicalement ironique. Présentant une grande musicalité, elle est également très visuelle et se construit de sa confrontation à la lumière et à l’image.
Dernières publications :
A Implosão, roman, Lisbonne, Quetzal Editores, 2013.
Devastación de Sílabas, anthologie poétique, traduction en espagnol, introduction et sélection par Pedro Serra, édition bilingue, Salamanque, Ediciones Universidad Salamanca, coll. « Biblioteca de América », 2013.
Navegação de Acaso, poésie, Lisbonne, Dom Quixote, 2013.
Fórmulas de uma Luz Inexplicável, poésie, Lisbonne, Dom Quixote, 2012.
O Complexo de Sagitário, roman, Lisbonne, Dom Quixote, 2011.
Quelques traductions françaises :
Géométrie variable, poésie, traduit par Cristina de Melo, Pont-Aven, Vagamundo, 2011.
Source de vie, poésie, traduit par Marie-Claire Vromans, Saint-Clément-de-rivière, Fata Morgana, 2006.
Jeu de reflets, poésie, avec des peintures de Manuel Amado, édition bilingue, traduit par Michel Chandeigne, Paris, Chandeigne, 2001.
Traces d’ombre, récit, traduit par Geneviève Leibrich, Paris, Métailié, coll. « Bb Portugais », 2000.
Un chant dans l’épaisseur du temps, suivi de Méditations sur des ruines, poésie, traduit par Michel Chandeigne, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 1996.
Voyage dans un siècle de littérature portugaise, traduit par Marie-Hélène Piwnik, Bordeaux, L’Escampette, 1993.
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Jacques Ancet est né à Lyon en 1942. Il est l’auteur d’une quarantaine de livres (poèmes, romans, essais) dont, récemment, Huit fois le jour, Lettres Vives, 2015, Le jour commence, Tarabuste, 2015 , La lumière et les cendres, Caractères, 2014, Ode au recommencement, Lettres Vives, 2013, Les travaux de l’infime, Po&psy/Erès, 2012, Comme si de rien, L’Amourier, 2012, Chronique d’un égarement, Lettres Vives, 2011, etc.— Prix Charles Vildrac de la SGDL et prix Heredia de l’Académie Française, 2005, Prix Apollinaire, 2009, Plume d’or de la S.A.S., 2013. Auteur également d’une soixantaine de traductions de l’espagnol dont, entre autres, des versions de Jean de la Croix, Góngora, Quevedo, Gómez de la Serna, Aleixandre, Cernuda, Zambrano, Valente, Gamoneda, Pizarnik, etc., il vient de publier, Vers le sud et autres poèmes de Juan Gelman, Poésie/Gallimard, 2014. Prix Nelly Sachs 1992, Rhône-Alpes du Livre, 1994 et Bourse de traduction du Prix Européen de Littérature, 2006.
Dernières publications :
Chronique d’un égarement, Lettres Vives, 2011
Portrait d’une ombre, Po&psy, Erès, 2011
Comme si de rien, l’Amourier, 2012
Les travaux de l’infime, Po&psy, Erès, 2012
Ode au recommencement, Lettres Vives, 2013
La lumière et les cendres, milonga pour Juan Gelman, Caractères, 2014 .
[La poésie de] Jacques Ancet, […] n’est pas habitée par la révolte mais par une douce obstination - par la certitude que l’attente « n’attend rien » pour la raison que « chaque chose recule sans fin ». On ne sait jamais si ce qui « tremble autour des choses » est « dans ou hors des yeux ». On ne sait pas davantage jusqu’où déborde l’intériorité ni pourquoi il lui arrive d’égarer sa propre bouche. Tout cela ne peut s’exprimer que par suggestion ou, mieux encore, que par ce bruissement qu’est la sonorité des syllabes à l’arrière des mots ; tout cela est la matière que travaillent les poèmes de Jacques pour en moduler, à mesure que mis en forme, le flux verbal de manière à nous donner à penser au moyen de l’émotion.
Bernard NOËL
Le cœur de l’œuvre de Jacques Ancet reste la poésie et on peut la voir comme une quête toujours reprise de la présence au monde et à soi-même. Qu’est-ce que vivre ? Comment saisir le vivant en mots alors que le vivant est ce qui échappe et que les mots ne collent pas aux choses ? C’est pourquoi sa poésie est bien une poésie du vertige, de l’« égarement » pour reprendre le titre d’un de ses livres.
Antoine EMAZ
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La Scène Poétique est un cycle de poésie parlée réalisé par Patrick Dubost en collaboration avec le Centre d’Études et de Recherches Comparées sur la Création dirigé par Eric Dayre et les Affaires Culturelles de l’ENS http://www.ens-lyon.eu/culture et avec l’aide de la Maison des écrivains et de la littérature http://www.m-e-l.fr/index.php
La manifestation de ce soir se tient dans le prolongement de la Master Class de Nuno Judice, organisée à l’ENS de Lyon grâce au soutien de la région Rhône Alpes.