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Parution : Raphaël Sigal, Artaud, le sens de la lecture

Antonin Artaud désira inver­ser le sens de la lec­ture, c’est-à-dire fabri­quer une lec­ture où ce ne soit plus le texte qui soit lu par le lec­teur mais le lec­teur qui soit lu par le texte. C’est la thèse qui est à l’ori­gine de ce livre : il voulut para­ly­ser le lec­teur et le réduire à l’impuis­sance en lui confis­quant sa lec­ture. Du même coup, la lec­ture déborde le champ de la lit­té­ra­ture pour deve­nir une pra­ti­que à penser dans le voi­si­nage d’autres pra­ti­ques limi­tes : la pos­ses­sion, la conta­gion, la révé­la­tion. Un lec­teur pos­sédé, conta­miné, ou révélé par ce qu’il lit n’inter­prète pas le texte ; au contraire, il y est soumis avec force. On a ainsi esquissé à partir d’un choix d’œuvres d’Artaud une lec­ture non-her­mé­neu­ti­que, enten­dant par là une lec­ture qui ne soit pas un canal pour l’inter­pré­ta­tion mais, au contraire, entraîne sa sus­pen­sion.

Sur Fabula

Raphaël Sigal est titu­laire d’un doc­to­rat de New York University et ensei­gne la lit­té­ra­ture de langue fran­çaise à Amherst College, aux Etats-Unis.

Collection "Échanges Littéraires" chez Hermann