Journée d’étude
* (« Non. Encore une seconde. Rien qu’une. Le temps d’aspirer ce vide. Connaître le bonheur. »)
Samuel Beckett
Le titre de cette journée d’études emprunte à Mal vu mal dit de Beckett (1981) sa dernière phrase. Celle-ci agit comme une sorte d’énigme : se manifestant en effet à la fin d’un texte dans lequel il ne semble pas, au premier abord, question de bonheur. Ouverture ou clôture, fin d’une traversée mal vue, mal dite, c’est l’énigme de cette étrange connaissance que la journée d’études invite à penser. En prenant cependant en compte quelques préalables : le bonheur en question (et plus précisément : son connaître) n’est pas celui qui résulterait d’une classique catharsis. Il n’est pas non plus celui qui adviendrait à la fin (dénouement tragique ou comique) d’une inversion des valeurs, qui donnerait une positivité nouvelle à ce qui est ordinairement tenu pour négatif. Qu’il relève du hasard ou de la surprise, d’une fin, d’une action ou simplement d’un fait, il n’est pas par ailleurs le signe d’un humour douteux, qui ferait de l’ironie un moyen d’éviter de regarder en face l’envers précisément du bonheur. Il semble en revanche renvoyer à un travail du (mal) dire et du (mal) voir, avec quoi faire avec, en se tenant à hauteur de ce qui ne se laisse ni (bien) dire ni (bien) voir dans le cours ordonné des choses. Quelles sont la nature et les fonctions de cet étrange bonheur quand, dans l’espace de l’art et de la littérature, la pensée se tient au plus près de son envers ? Quel travail est-il en mesure de sculpter ou de rendre cette connaissance du bonheur ? Le choix d’objets – scènes de théâtre ou de littérature, de pensée ou de musique, d’images ou de poèmes, de bricolage ou de charpente – se veut aussi libre que possible. Les interventions dureront entre 10 et 50 minutes.
Konrad Kaniuk, Alphonse Clarou.
Connaître le bonheur, Jeudi 26 avril 2018.
ENS de Lyon 15, parvis René Descartes Salle Dutilleux
– 9h45-10h00
Accueil des intervenants
– 10h00 -10h30 . Alphonse Clarou : « Où se tenir »
–10h30 - 11h15. Marie Fabre : « Allora non lo sapevo e adesso non lo so più »
– Pause
– 11h30- 12h00 . Gaëtan Didelot : « Marcher sur la tête »
– 12h00 - 12h 30 . Alain Jugnon : « Aimer, s’aimer, nous aimer écrire »
– 12h 30- 13 h 00 . Discussion
– Déjeuner
– 14h 15- 15h 00 . Renaud Golo : « Défaut de prononciation »
– 15h00- 15h20 . Juliette Riedler : « Gagner et perdre connaissance »
– 15h 20 - 16h00 . Bertrand Chauvet : « Ce qui nous dispose »
– Pause
– 16h30 - 17h00 . Jean-Loup Rivière : « Enfin, bonheur... »
– 17h 00- 17h30 . Konrad Kaniuk : « Le temps d’À... »
– 17h30 -18h : Discussion