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Publication, Karl Emil Franzos, "Sender le bouffon", traduction de l’allemand et postface de Laurent Cassagnau

Karl Emil Franzos, Sender le bouffon, traduction de l’allemand et postface de Laurent Cassagnau

Sender le bouf­fon est un roman aux mul­ti­ples facet­tes : roman pica­res­que dans la lignée de Grimmelshausen ou de Cervantes ; roman théâ­tral, héri­tier de Goethe ; roman réa­liste, né du monde du « shtetl » des Juifs orien­taux et de Galicie, tel qu’il exis­tait alors ; roman plein d’émotions, qui vous émeut aux larmes ; et en pre­mier lieu, roman humo­ris­ti­que qui connaît « le rire sous les larmes » et regorge de l’humour très carac­té­ris­ti­que de ses per­son­na­ges. Dernier point et non des moin­dres, Sender le bouf­fon est un roman d’appren­tis­sage, bien qu’ex nega­tivo — le roman d’une ten­ta­tive d’ émancipation juive, qui échoue à la fin et qui peut-être, en une dou­lou­reuse pres­cience, devait échouer, cin­quante ou soixante ans avant l’échec défi­ni­tif de la sym­biose ger­mano-juive. Était-elle déjà, du temps de Karl Emil Franzos, un projet qui ne cor­res­pon­dait à nulle réa­lité ? À tra­vers ce livre s’exprime le désir immense et pro­pre­ment déses­péré d’un « para­dis alle­mand », comme Franzos l’évoquait.

Sender le bouf­fon n’a pas eu de très large reten­tis­se­ment, mais auteurs et gens de théâ­tre n’ont pas cessé de le défen­dre. « Sender le bouf­fon est un clas­si­que dis­cret. Paru en 1905, il a main­tes fois été pres­que oublié et redé­cou­vert à chaque fois avec bon­heur. Peu de per­son­nes le connais­sent –, quoi­que le nombre de ses réé­di­tions soit assez consi­dé­ra­ble – , mais pour nombre d’entre elles, il est l’un des plus beaux romans de la langue alle­mande. » (Peter Härtling)

C’est là une raison bien suf­fi­sante pour tra­duire enfin et lire aujourd’hui ce livre avec un tout nou­veau regard, « à la lumière de l’expé­rience », car on ne peut pas lire ce roman comme on le lisait avant 1939.

ISBN : 978-2-84242-452-8 940 pages