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Soutenance de thèse de littérature française. 26 mai 2023. Laetitia Bertrand : "Musset et Baudelaire, du "mal du siècle" au spleen : dialogues entre deux romantiques modernes".

Laetitia Bertrand : sou­te­nance de thèse de doc­to­rat en lit­té­ra­ture fran­çaise, "Musset et Baudelaire, du "mal du siècle" au spleen : dia­lo­gues entre deux roman­ti­ques moder­nes".

La sou­te­nance aura lieu le ven­dredi 26 mai 2023 à 14h, en salle D2-104 sur le site Descartes de l’Ens de Lyon (arrêt du métro B ou du tram T1 Debourg, plus d’infor­ma­tions ici : http://www.ens-lyon.fr/campus/en-pr...).

Le jury sera com­posé de :

M. Sylvain LEDDA, Professeur des uni­ver­si­tés, Université de Rouen, Rapporteur.

Mme Corinne SAMINADAYAR-PERRIN, Professeur des uni­ver­si­tés, Université Montpellier 3 - Paul-Valéry, Rapporteure.

Mme Delphine GLEIZES, Professeur des uni­ver­si­tés, Université Grenoble Alpes, Examinatrice.

M. Henri SCEPI, Professeur des uni­ver­si­tés, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Examinateur.

Mme Corinne BAYLE, Professeur des uni­ver­si­tés, École nor­male supé­rieure de Lyon.

Résumé de la thèse : "Musset et Baudelaire, du "mal du siècle" au spleen : dia­lo­gues entre deux roman­ti­ques moder­nes"

« Croque-mort lan­gou­reux », « pares­seux à effu­sions gra­cieu­ses » et « maître des gan­dins » : Musset incarne, selon Baudelaire, l’inverse de la « vraie poésie ». De tels ana­thè­mes invi­te­raient à oppo­ser ces auteurs et à consi­dé­rer l’année 1857, qui voit suc­cé­der la publi­ca­tion des Fleurs du mal à la mort de Musset, comme la fron­tière sym­bo­li­que entre le roman­tisme et la moder­nité poé­ti­que. Une conti­nuité existe pour­tant entre ces deux poètes indé­pen­dants qui, l’un comme l’autre, refu­sent pré­ci­sé­ment d’être rat­ta­chés à une école. Désireux de se dis­tin­guer de leurs contem­po­rains et de riva­li­ser avec leurs pré­dé­ces­seurs, Musset et Baudelaire pra­ti­quent un dan­dysme pro­vo­ca­teur et une écriture sin­gu­lière où la tra­di­tion se mêle à l’inno­va­tion poé­ti­que. Mais de telles explo­ra­tions lit­té­rai­res sont également le signe de leur mélan­co­lie, appe­lée « mal du siècle » par Musset et « spleen » par Baudelaire : en inter­ro­geant les abso­lus du pre­mier roman­tisme à l’aune de leur expé­rience de la moder­nité, ils remet­tent en ques­tion les cer­ti­tu­des poé­ti­ques et phi­lo­so­phi­ques de leurs aînés. La débau­che, la folie et le scep­ti­cisme dépeints dans leurs œuvres reflè­tent un pré­sent dys­pho­ri­que où la désillu­sion semble l’avoir emporté ; pour­tant, une forme sur­pre­nante de beauté émerge de cette ten­sion irré­mé­dia­ble entre l’idéal et le réel. Chacun à leur manière, les deux poètes pro­po­sent donc un témoi­gnage à la fois intime et géné­ra­tion­nel, où le lyrisme se mêle à l’ironie pour renou­ve­ler l’expres­sion poé­ti­que. Produit de ces contra­dic­tions fer­ti­les, le roman­tisme moderne de Musset et Baudelaire les réunit ainsi, en dépit de leurs dif­fé­ren­ces, de part et d’autre du siècle.