Victor Hugo est, avec Paul Verlaine, le poète français le plus mis en musique. Mais, à la différence de son cadet, ses poèmes traversent toutes les évolutions stylistiques du XIXe siècle et demeurent importants pour les musiciens d’aujourd’hui. Ils inspirent des moments-charnière dans la maturation stylistique de certains compositeurs ; ils marquent l’évolution de la mélodie française qui est comprise comme genre seulement à la fin du siècle. Hector Berlioz, Franz Liszt, Georges Bizet, Reynaldo Hahn, Camille Saint-Saëns et aujourd’hui Thierry Escaich ou Pierre Henry mûrissent leur propre pensée musicale au contact des poèmes hugoliens, dont la mise en musique révèle la diversité extrême et la malléabilité. Enfin, dans la mélodie française, musique et poème, écrit et oral s’interrogent l’un par l’autre ; l’unification de l’œuvre repose sur la mise en tension toujours repensée de pôles constitués dans le même mouvement comma autonomes : un moment important dans l’histoire de la subjectivité et de la parole.
Bon de souscription.